Projet de l'auteure longueuilloise Nadine Descheneaux à l'école Maurice-L.-Duplessis de Saint-Hubert dans le cadre du volet Un école accueille un artiste du programme La culture à l'école.

dimanche 7 mai 2017

Écrire au printemps


Souvent, je présente l'écriture en analogie avec le jardinage. On sème des graines. On lance des idées. Certaines poussent, d'autres non.

Il faut les nourrir. Non, pas d'eau et de soleil (quoiqu'un peu de soleil nous ferait du bien, ces temps-ci!), mais de d'autres idées qu'on trouve un peu partout dans les paroles d'une chanson, dans notre cour, dans nos rêves, dans une recette, à la télévision, dans un autre livre, au creux d'une confidence, etc. 

Il faut s'en occuper. Arracher les mauvaises herbes tout autour qui empêchent notre petite graine d'idée de pousser. 

Mais, c'est long. Très long. Et nous, on est toujours pressé. On voudrait qu'inventer soit un geste rapide. On voudrait créer à vitesse grand V. C'est toutefois impossible. 

Et quand finalement, notre petite idée germe. Elle s'agrandit à l'intérieur de nous. On ne voit pas les progrès. Comme une graine de fleurs qui commencent par dérouler ses racines, délicatement. Sans laisser rien paraître en surface. 

Puis, le travail continue. Une petite tige poindra, timidement. Des mots s'aligneront dans un cahier, sans tambour ni trompette. Puis, chacun puisera dans ses réserves de force pour pousser vers le haut, pour prendre sa place au soleil.

Écrire au printemps, c'est tout ça. 

Oui, les 174 élèves ont appris comment écrire un livre. Les rouages de la patience, aussi. La valeur des efforts qui portent fruit en différé. La satisfaction des étapes accomplies en duo en misant sur les forces de l'un, puis de l'autre. Et ça, c'est le plus important. 

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